L’oeuvre est une reprise directe de la peinture murale terminée en 1498 par Léonard de Vinci au réfectoire de Sainte-Marie-des-Grâces à Milan. Si elle en simplifie la perspective architecturale savamment calculée et la mise en lumière subtilement distribuée, on y retrouve cependant l’extraordinaire construction du premier plan, avec au-dessus de la longue table horizontale la répartition des apôtres en quatre groupes, de part et d’autre du Christ. Celui-ci, les bras écartés, la main droite ouverte au-dessus de la table selon le geste de La Vierge aux rochers, la main gauche paume retournée, incarne la structure pyramidale caractéristique des oeuvres de Léonard depuis L’Adoration des Mages de Florence et représente ici le pivot de l’ensemble de la composition. Chaque groupe d’apôtres propose une déclinaison de gestes, d’attitudes, d’émotions et de couleurs en fonction de l’annonce que vient de faire Jésus de la trahison perpétrée par l’un d’entre eux.