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Les œuvres majeures

Du XVe au XVIIe siècles
Cabinet

Cabinet en maroquin

Les premières décennies du XVIIe siècle voient l’émergence d’un nouveau type de meuble, le cabinet. Destiné à s’appuyer contre un mur, il était composé de deux éléments autonomes et superposés : la partie supérieure, garnie d’une corniche, s’ouvrait à deux vantaux sur des séries de tiroirs et un compartiment central à niche et tiroirs protégé par de petits vantaux intérieurs ; le support, en forme de table à ceinture garnie de larges tabliers, est porté sur huit ou douze colonnes ou pilastres plus ou moins ornés, reposant sur des traverses et sur des pieds en forme de boules. L’exemplaire du musée national de la Renaissance se distingue de cette typologie générale à plus d’un titre. Aucune niche n’est cachée derrière les deux vantaux, mais une double série de trois tiroirs surmontant un large tiroir plat et, à la ceinture de la table, deux tiroirs aux façades légèrement biseautées. Plus qu’un meuble de présentation et d’apparat, ce cabinet était donc conçu comme un meuble de rangement et servait en priorité à « serrer » des documents dans ses « layettes ». Sa légèreté relative n’excluait pas d’éventuels transports, facilités par des poignées latérales encore présentes.

Mais c’est surtout son exceptionnel décor, sans aucun équivalent connu, qui justifie sa présence au sein des collections nationales. Toutes les surfaces du cabinet, de la corniche aux traverses des pieds, sont entièrement revêtues de maroquin rouge doré aux petits fers et mosaïqué de cuir brun, olive et orange. L’ensemble forme de grandes compositions géométriques et symétriques de bandes entrelacées inspirées des ornements en mauresques, dont les motifs en mandorles, losanges, triangles rectangles, étoiles, fleurs, cercles, dentelles et frises variées sont créés par la juxtaposition d’une multitude d’infimes ornements dorés aux petits fers. Le meuble lui-même a été taillé en prévision de son magnifique décor : la découpe du tablier du support se conforme au dessin des cuirs dorés qui le recouvrent. Ces techniques particulières relèvent de l’art d’un doreur ou d’un relieur particulièrement expert. L’esthétique précieuse et légère du décor peut indiquer un commanditaire féminin, mais l’usage précis de ce meuble à archives, ancêtre des cartonniers, peut tout autant orienter les hypothèses vers la commande d’un grand serviteur de l’État.

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