Arts du métal

Montre en forme d'étoile à dix branches

Montre en forme d'étoile à dix branchesMartin DubouleOr, émail, diamants Genève Début XVIIe siècle L. 0,058 m ECL 20 706

La montre que nous voyons ici est une pièce tout à fait unique, une boîte en or prenant la forme d'une étoile à dix branches. Les deux couvercles ajourés sont décorés d'émaux noirs, et sertis à l'extérieur de diamants. À l'intérieur, des rinceaux et des fleurettes en émaux colorés se détachent sur un émail noir.La plaque du cadran et la plaque du fond de la montre protègent le mouvement. Elles sont décorées d'un émail noir opaque sur lequel se détachent des rinceaux verts et blancs. On voit là un bijou de la première moitié du XVIIe siècle dont on reconnaît un modèle proche sur certains tableaux de Rubens, comme celui de Jeanne Fourment au carrosse, conservé au Louvre.Le mouvement est signé Duboule. On l'attribue de préférence à Martin, qui vécut de 1583 à 1639 à Genève, plutôt qu'à son fils Jean-Baptiste.

La montre représente une nouvelle étape dans la miniaturisation des systèmes d'horlogerie, passage rendu possible grâce à l'invention du ressort moteur. Les premières montres se portent suspendues autour du cou, attachées par un anneau. Rapidement, elles vont rivaliser avec les bijoux, conçues en métal précieux et se couvrant de cristal, d'émaux, de pierres précieuses, tandis que leur forme varient selon l'imagination de l'artiste, florales, zoomorphes, en tête de mort, en croix, en livre. Ce n'est que vers 1650 que la forme ronde ou " bassine " va se généraliser, annonçant la montre de gousset.Il est indéniable que l'apparition d'un tel objet personnel n'est possible qu'au moment où naît la notion d'individu isolé, dépositaire de son destin au sein d'une communauté humaine. Le chevalier du Moyen Age n'en aurait certainement pas eu besoin.

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