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Arts du feu

La Déposition de Croix, émail peint

La Déposition de CroixLéonard LimosinEmail peint sur cuivre France 1557 H.0,33m EC38

On sait peu de choses sur la vie de Léonard Limosin. Il est né en 1505 à Limoges et a certainement fait son apprentissage dans l'atelier de deux émailleurs Nardon et Jean 1er Nicaud. L'une de ses premières oeuvres datées (1533), accompagnée de ses initiales, semble être une série de 18 plaques illustrant la passion du Christ et inspirée des gravures d'Albrecht Dürer. Elles sont aujourd'hui dispersées mais le Musée national de la Renaissance d'Écouen en a acquis une -la Flagellation- en 1990. 1533 est une date importante dans la vie de cet artiste puisque c'est aussi celle de l'arrivée à Limoges d'un nouvel évêque, Jean de Langeac, homme de culture, ami des arts, qui oeuvrera activement au développement de la Renaissance à Limoges. C'est probablement lui qui fit connaître à Limosin des gravures du Maître au dé et d'Agostino Veneziano, lui faisant copier l'histoire de Psyché en grisaille, et l'amenant ainsi à s'ouvrir aux nouveautés de la Renaissance italienne. Au même moment, il l'introduisait à la cour de François 1er. De cette époque date le portrait de la reine Éléonore. Ses liens avec la cour vont persister jusqu'à la fin de sa vie. Sous Henri II il est même nommé valet de chambre du roi et on lui passe commande de deux retables pour la Sainte-Chapelle, qui seront des chefs d'oeuvre (aujourd'hui conservés au Louvre). Tout comme le portrait du Connétable de Montmorency, en 1556. Dans les années 1570, on retrouve des portraits des enfants royaux, ceux du futur Henri III et de sa soeur Élisabeth, prouvant que l'émailleur est resté proche du pouvoir royal malgré l'éloignement de son atelier.