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Arts du feu

François 1er agenouillé devant un prie-dieu

François 1er agenouillé devant un prie-dieuNicolas BeaurainVitrail Paris 1551-1558 H. 1,56m ECL 20683

Ce grand portrait du roi François 1er, agenouillé selon le schéma du donateur en prières, constitue aujourd'hui un des rares témoignages du travail du peintre verrier parisien Nicolas Beaurain. Celui-ci reçut en 1551 la commande de cinq verrières pour le chevet de la Sainte-Chapelle de Vincennes, dont l'achèvement avait été confié par Henri II à Philibert Delorme. La pose eut lieu entre 1556 et 1559. Cette effigie, réalisée de façon posthume, devait être placée dans le soubassement des baies, à l'instar des autres dignitaires de l'ordre de Saint-Michel dont Henri II transféra le siège à Vincennes. Le roi, tête nue, est montré vieilli, les cheveux et la barbe grisonnants. Le visage surtout, retient toute l'attention : le traitement très soigné que lui a apporté l'artiste, le modelant sur un lavis de grisaille, éclairci à la brosse et au putois, accentuant les ombres par de petits traits de grisaille, lui confère une expression d'autorité mêlée à une indéfinissable lassitude. Le souverain porte ici le manteau royal et le collier de l'ordre et le rendu de cet ample vêtement, fait de drap d'argent est exceptionnel. Grâce à la grisaille, ici appliquée sur les deux faces du verre, le blanc cassé de plis et d'ombres apparaît presque nacré, doté d'un effet opalescent qui rappelle qu'il s'agit d'un vitrail quand on serait tenté d'y voir une peinture, tant à cause de la finesse du trait que pour l'illusion de profondeur que crée l'encadrement architectural. De même, le tissu chatoyant orange et or sur lequel est posé le missel, déploie-t-il tout le luxe de son ramage broché avec autant de somptuosité que s'il s'agissait d'une peinture. On doit voir dans cette oeuvre magistrale un parfait exemple de l'évolution technique que connaît l'art du vitrail au XVIe siècle.