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Arts du feu

XVIe siècle
Céramique

Aiguière

Les céramiques de Saint-Porchaire sont très rares : une cinquantaine de pièces seulement est conservée. L’aiguière d’Ecouen revêt donc une importance exceptionnelle et se distingue tant par sa virtuosité technique que par sa qualité esthétique. Largement tributaire des formes créées par l’orfèvrerie maniériste, perceptibles sur l’anse formée par un satyre, le mode de fabrication des oeuvres de Saint-Porchaire consiste à appliquer sur la surface un décor fabriqué à l’aide de matrices. La blancheur particulière de la pâte, à forte teneur en kaolin, inscrit cet objet dans les recherches des céramistes européens du XVIe siècle, soucieux d’imiter l’aspect de la porcelaine importée d’Extrême-Orient.

En raison de leur fragilité, ces objets, sans doute fabriqués dans le Poitou, étaient considérés comme des pièces d’apparat. Ils étaient donc très recherchés par les collectionneurs et mécènes de la Renaissance, ainsi que tendent à le prouver les décors héraldiques figurant sur de nombreuses pièces. Cette aiguière porte ainsi les armoiries de Françoise de Brosse, épouse du Grand Ecuyer Claude Gouffier. Ce grand personnage de la Cour, propriétaire du château d’Oiron, avait commandé une grotte rustique, jamais réalisée, à Bernard Palissy. Il est possible de déceler dans la figure du reptile, formant le bec verseur, la trace d’un climat artistique commun aux céramistes de Saint-Porchaire et à Palissy. Quant aux arabesques décorant la panse de l’objet, elles témoignent de l’influence de l’univers des relieurs parisiens, dont les modèles doivent être recherchés dans des gravures ornementales d’un très grand raffinement.
 

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