Peinture

Marcus Curtius, d'après HendrickGoltzius

Marcus CurtiusD'après Hendrick GoltziusCuir peint France, début du XVIIe siècle H : 2,47 m ECL 1533E

Ce panneau fait partie d'une série de sept cuirs peints qui étaient à l'origine cousus ensemble pour former une tenture. De dimensions considérables -2,47 m de hauteur pour environ un mètre de largeur- il est constitué de six rectangles dont les coutures sont aujourd'hui visibles. Le geste du héros, fidèlement rapporté d'une gravure de Goltzius, est superbe. Le bras tendu dans un geste de défi, tenant le bâton de commandement, la tête fièrement coiffée d'un casque emplumé et décoré d'un lion, n'a d'égal que la beauté du cheval, cabré, fougueux, ramassé sur lui-même, semblable à l'un des destriers fétiches de Géricault, deux siècles plus tard.

La tradition antique veut qu'un gouffre se soit ouvert dans le sol, à l'emplacement du Forum romain, au IVe siècle avant Jésus-Christ. Pour le combler, les augures déclarèrent qu'on devait sacrifier la plus grande vertu romaine. Un jeune patricien, Marcus Curtius, se consacra aux dieux puis sauta en armes et à cheval dans l'abîme qui se referma sur lui.

Le panneau de cuir peint qui représente Marcus Curtius est tiré d'une série de sept héros romains directement inspirés à l'artiste (inconnu) par les gravures de Hendrick Goltzius, réalisées à Haarlem en 1586, d'après ses propres dessins. Les tentures appartenaient à l'Hôtel d'Etancourt, à Rouen. Leur présence témoigne de l'engouement de l'époque pour l'histoire romaine, mais aussi de l'influence des graveurs flamands et hollandais, école nordique qui sert souvent de relais à la tradition italienne. L'esthétique maniériste, porteuse d'une indéniable poésie dramatique, triomphe dans la fougueuse allure du héros, et dans le souci de reproduire la scène du sacrifice, en format réduit (semblable à une ombre portée) au bas du panneau, à gauche.

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