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Peinture

Saül dépeçant ses boeufs, cheminée peinte,au 1er étage du pavillon nord-est,chambre du roi.

Saül dépeçant ses boeufsPeinture Écouen, 1er étage du pavillon nord-ouest circa 1550

La position de Saül dépeçant ses b?ufs peut paraître étonnante, voire inconfortable. Pourquoi maintient-il l'animal aux allures de taureau, du bras gauche, s'arc-boutant de la jambe, pratiquement couché sur son flanc, alors qu'il eut été plus simple de lier la victime sur un billot ? Un historien a révélé qu'en vérité toute l'attitude de Saül est une copie de la représentation traditionnelle dans la Rome antique du Mithra tauroctone, ce dieu d'une religion importée de Babylone et dont les adorateurs pratiquaient des sacrifices d'animaux. L'archétype a été transféré tel quel : même position allongée, même visage retourné vers l'arrière, même cape flottant au vent. Nul doute alors que le peintre des cheminées d'Écouen avait eu sous les yeux soit une gravure, soit un dessin de cette scène antique rapportée par un artiste ayant séjourné à Rome. L'emprunt est heureux car cet élan du corps projeté sur le fauve apporte à la scène une spontanéité et une force inattendues. De même que le courroux qu'on lit sur le visage du roi, élément passionnel participant également du culte mithriaque, était peut-être lu par les contemporains du Connétable comme un signe tangible de la puissance royale dont rien ne pouvait entraver la volonté.