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Arts de la laine et de la soie

Tapisserie de David et Bethsabée, 1e pièce

David et BethsabéeTapisserie Bruxelles, 1510-1515 Longueur totale des dix tapisseries : 75m,S H : 4,5m ECL 1613 à ECL 1622

Les Temps Nouveaux affirment aussi leur style dans la tapisserie de David et Bethsabée. Ainsi les décors d'architecture étalent-ils à profusion, aux côtés des voûtes d'ogives et des arcades festonnées médiévales, des formes typiques de la Renaissance : pilastres, arcs en plein cintre, coupoles. Cela est particulièrement remarquable dans la cinquième pièce (convocation d'Urie) où les différents éléments du décor servent en outre à isoler les scènes. Le goût marqué du paysage, organisé jusqu'à l'horizon, accompagné des exigences de la perspective s'impose peu à peu dans la tapisserie. Détail amusant : la quatrième scène (Bethsabée mandée au Palais) se passe devant le palais ducal de Bruxelles, dans la "cour des Bailles" dont les statues avaient été commandées, vers1510 à Jan van Roome. Enfin, un aspect particulier montre bien la modernité à l'œuvre dans ce cycle de tapisseries : l'expression des visages n'est pas en reste sur la diversité des costumes, le pittoresque des coiffures, la richesse des attitudes qui empêchent à tout moment la monotonie de s'installer. Jamais le spectateur de David et Bethsabée ne peut oublier qu'un drame cruel et grandiose se joue avec élégance sous ses yeux. Pour s'en convaincre il lui suffit de regarder la mine hésitante et embarrassée des messagers venant apprendre à David la mort de son enfant (8e pièce) ou encore le regard d'Urie, soldat loyal et consentant agenouillé devant son roi qui le trahit, le regard de l'agneau du sacrifice, qui porte déjà en lui sa part d'ombre.