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Arts du métal

Plaque de caparaçon du cheval d'Henri II

Plaque de caparaçon du cheval d'Henri IID'après un dessin d'Étienne DelauneFer Vers 1556 H. 0,40 m ECL 1346

" Caparaçon " est un terme créé au XVe siècle et qui désigne l'armure ou le harnais d'ornement dont on équipait les chevaux. Celui-ci est orné en son centre d'une scène figurant la mort de Cléopâtre, entourée d'une inscription latine :" Lorsque Antoine subit la loi de la triste mort, Cléopâtre se tua par la morsure d'un serpent. " Le dessin en a peut-être été exécuté par Étienne Delaune, graveur et orfèvre extrêmement prolifique, et auquel on doit les esquisses de " l'armure aux serpents " dont le Musée de la Renaissance possède une plaque de croupière.L'art des armuriers au service des armures d'ornement atteint en France un éclat inégalé sous François 1er et Henri II, alors que le développement des armes à feu rend les armures elles-mêmes quelque peu obsolètes. Dans un dernier coup d'éclat, la recherche esthétique prend le pas sur l'utilité et l'on voit naître de somptueuses pièces gravées, damasquinées d'or, niellées. Elles ne sont pas conçues pour la guerre, seulement pour les joutes des tournois ou comme pièces de collection.

Le nom d'Étienne Delaune (1518-1583) est certainement l'un de ceux qu'on retrouve le plus souvent cité parmi les ornemanistes dont les orfèvres et les armuriers ont utilisé les modèles. Graveur d'un grand raffinement, dessinateur au goût très sûr, faisant preuve d'une fine compréhension dans l'association des formes et des motifs ornementaux, les ?uvres où il a laissé son nom sont multiples : illustrations de livres, projets de vaisselle, et bien sûr, armures et boucliers, comme l'extraordinaire armure d'Henri II en acier ciselé et doré, damasquinée d'or et d'argent, dont il a fourni les dessins vers 1555 (elle se trouve aujourd'hui au Metropolitan Museum de New York) ou celle, entièrement couverte d'entrelacs et de rinceaux qu'on lui attribue et qu'on peut voir au Louvre. Protestant, il fuit la France en 1572. Sa renommée lui ouvre les portes d'Augsbourg où il poursuit jusqu'à sa mort son rôle de diffuseur des motifs bellifontains.