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Arts de la laine et de la soie

Tapisserie de David et Bethsabée, 1e pièce

David et BethsabéeTapisserie Bruxelles, 1510-1515 Longueur totale des dix tapisseries : 75m,S H : 4,5m ECL 1613 à ECL 1622

L'histoire de David est un thème de prédilection des tapisseries du XIVe au XVIe siècle et ce choix n'est pas un hasard. Elle est extraite du Second Livre de Samuel, dans l'Ancien Testament. Celui qui succédera à Saül, premier roi d'Israël, n'est qu'un simple berger, admis dans l'entourage du roi et qui saura vaincre le Philistin Goliath en usant de sa fronde. Pour les théologiens, cette victoire préfigure celle du Christ sur Satan, et David, roi unificateur des Tribus d'Israël qui fait de Jérusalem sa capitale, est perçu par les Chrétiens comme un annonciateur du Messie. Au plan politique, les rois catholiques ont vu dans ses aventures une leçon riche d'enseignements. Son péché a été racheté par sa pénitence, et il a été jugé digne par Dieu, malgré sa faute, de conduire ses armées à la victoire. Enfin et surtout, il est le type même du chef choisi par Dieu, et donc un soutien légendaire à la monarchie de droit divin. L'histoire mérite donc d'être contée au bénéfice de tous et c'est précisément ce que nous montre l'auteur de cette tapisserie. Sur la première pièce, à gauche, un homme assis à un pupitre sur lequel est ouvert un grand in-folio, s'apprête à écrire, stylet en main, l'histoire qui va se dérouler sous nos yeux. Son décor est celui d'une chambre gothique, on y aperçoit un lit à courtines et une étagère portant des tasses et une carafe, l'homme est assis face à une fenêtre à croisillons dont la vision -un paysage d'hiver- semble l'inspirer. Sous cette scène, un cartouche contient quatre vers latins brodés en argent, où l'on peut lire la description précise des épisodes qui vont suivre. Symétriquement, le cycle se clôt par une scène identique, sur la dernière tapisserie, à droite : l'auteur contemple cette fois un paysage d'été, dont la lumière entre à flots par une large arcature ouverte. Ses deux compagnons s'émerveillent, mais il reste impassible... Il a posé sa main à plat sur le livre refermé : le récit est achevé. Quatre vers brodés sous ses pieds en attestent.