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Histoire de la cheminée de la santa casa
Une cheminée qui voyage...
Dans la grande salle du château d’Ecouen se trouve une cheminée qui semble faire partie de l’architecture du monument. Les observateurs attentifs peuvent cependant remarquer qu’elle ne monte pas jusqu’au plafond et qu’elle n’est donc pas vraiment utilisable !
En réa lité, cette cheminée fait partie des collections du musée et elle a connu une longue histoire. A l’origine, elle a été créée pour une maison du quartier des chanoines de la cathédrale de Rouen, durant le deuxième quart du xvie siècle. Elle constituait le centre d’une grande pièce qui était orné d’un beau plafond à caissons en bois. Ailleurs dans la maison, on trouvait deux belles portes en bois et une grille en fer forgé. La cheminée est célèbre. Dès 1825, elle a les honneurs d’une grande publication sur les monuments anciens de la France, Les Voyages pittoresques de Taylor et Nodier.
Mais à partir de 1870, sa propriétaire veut la vendre. Edmond du Sommerard, le conservateur du musée de Cluny s’en porte acquéreur. La cheminée est alors démontée pierre par pierre en juillet 1880, puis transportée à Paris par le train. Elle orne une nouvelle salle qui ouvre ses portes en 1883 et où elle reste jusqu’en 1950. Un nouveau projet de présentation est alors élaboré pour le musée de Cluny où la cheminée n’a plus sa place : elle donc de nouveau démontée et part cette fois en réserve, où elle reste pendant un quart de siècle, avant de gagner le château d’Ecouen, lieu où doit ouvrir un musée consacré à la Renaissance.
Le remontage est long et difficile car la pierre de la cheminée est fragilisée par de nombreuses pertes dans les blocs et ce n’est qu’en 1988 que le public peut à nouveau la redécouvrir. Mais très vite apparaît les signes d’une forme de maladie des pierres qui constituent la cheminée : leur surface part lentement en poussière, la fine sculpture qui forme le décor devient peu à peu informe et menace de disparaître. Aujourd’hui un nouveau démontage est donc nécessaire si l’on veut que les générations futures puissent continuer à la contempler !
Espérons que ce nouveau démontage sera le dernier avant longtemps car c’est la troisième fois qu’on entreprend de bouger cette cheminée en pierre.
S’il peut nous paraître surprenant de faire ainsi voyager une cheminée, le cas n’est pas rare : le musée national de la Renaissance abrite ainsi trois autres cheminées voyageuses, provenant cette fois de Champagne.