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étriers

Etriers de François Ier

Les étriers, en bronze doré, sont ornés d’une salamandre sommée d’une couronne ouverte, la queue dessinant un noeud à double boucle ou cordelière, tout environnée de flammes. Au-dessous s’inscrivent sur deux phylactères les mots « NUTRISCO ESTINGO » (« J’entretiens le bon feu, je détruis le mauvais »). L’animal merveilleux, symbole d’invulnérabilité, tout comme l’inscription « F(ranciscus) rex », désignent la personne de François Ier.


Une provenance aussi illustre n’a pas manqué d’exciter l’imagination des « antiquaires » du XIXe siècle. Les étriers passaient alors pour des épaves du butin de la bataille de Pavie (1525), au cours de laquelle François Ier avait été capturé par les troupes de Charles Quint avant d’être envoyé en détention en Espagne. Pour séduisante qu’elle fût, l’hypothèse n’a pas survécu à la critique historique : des recherches ont établi que les étriers étaient, sous l’Ancien Régime, conservés à l’abbaye de Saint-Denis. Leur présence ancienne dans la nécropole royale s’explique sans doute par le cérémonial des pompes funèbres des souverains, lors desquelles était confectionnée une effigie funéraire du monarque défunt accompagnée de son heaume, de ses gantelets et de ses éperons. Un « cheval d’honneur » entièrement vêtu de crêpe noir, mais sellé et harnaché, ouvrait le cortège funèbre. Sans doute fut-il équipé, lors des obsèques de 1547, des étriers à salamandres. Pour autant, du fait de leur richesse emblématique et de leur qualité plastique, les étriers relèvent d’une commande d’apparat qui semble incompatible avec le cérémonial funéraire. Plus vraisemblablement, ils se trouvaient dans l’armurerie royale lorsqu’on les emporta pour le temps de funérailles de François Ier.