Orgue positif

Allemagne, Autriche ou Italie ; XVIe siècle ; bois sculpté, peint et doré ; h. : 279 cm, L. : 103 cm, l. :
Écouen, musée national de la Renaissance, E.CL. 22575

À l’origine, cet orgue était vraisemblablement un positif de table, dépourvu de son piètement actuel. L’air était apporté par deux soufflets cunéiformes ; la trace d’une entrée de vent est toujours visible sur le côté. Le soubassement orné de motifs architecturaux et peint en faux marbre semble avoir été réalisé en 1762, date inscrite à la main au revers du volet gauche. Cet ajout qui donne à l’orgue une silhouette napolitaine permet néanmoins de conserver son mécanisme et sa tuyauterie jusqu’au XIXe siècle. Il subit des modifications importantes en 1964, qui impliquent l’altération du soubassement, le remplacement des tuyaux et le changement d’ordonnance du clavier. La restauration menée de 1994 à 1999 a révélé une première intervention en 1685.

Cet orgue présente un riche décor peint ; de part et d’autre des volets, deux panneaux présentent, à droite, le roi David – patron des musiciens – et, à gauche, saint Martin – sans doute dédicataire de l’édifice où se trouvait l’instrument ou saint patron de son propriétaire ; à l’image d’un retable, les volets de l’orgue s’ouvrent pour dévoiler les tuyaux ; les faces externes des volets sont ornées de l’Annonciation peinte d’après celle de Federico Barocci (Rome, Pinacothèque vaticane) ; les faces internes, sont peintes, à droite, de l’Adoration des Mages et, à gauche, de la Nativité. Cette iconographie chrétienne indique un usage religieux mais, aux XVIe et XVIIe siècles, les orgues positifs prennent aussi place dans les demeures particulières. Grâce à leur petite taille, ils sont facilement transportables d’une résidence à l’autre ou lors de processions comme le montrent certaines estampes.

Malgré les nombreuses questions qui demeurent quant à son origine, cet instrument est un des rares orgues de la fin du XVIe siècle et du XVIIe siècle qui nous soit parvenu. La comparaison avec celui du musée historique de Bâle (inv. 1927.258) le rattache au sud de l’Allemagne tandis que les inscriptions anciennes en italien gravées sur le revers de son volet gauche invitent à en situer la création et l’usage dans le Tyrol (Italie ou Autriche).

MB

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