La baie d’axe

La grande verrière d’axe est l’élément du mobilier de chapelle qui pose le plus d’interrogations. Formée de trois lancettes, elle est surmontée des alérions des Montmorency rétablis au XIXe siècle. Le dessin du vitrail est inconnu. Quelques sources donnent l’esquisse générale de la baie. La partie supérieure constituait une Passion, dont certains morceaux ont été cassés pendant une tempête en 1611. Au registre inférieur, Charles Percier dessine la silhouette de deux scènes, un Lavement des pieds à gauche, et un Couronnement d’épines au centre. Des archives révolutionnaires parlent de trois lancettes en grisaille, divisées en vingt scènes. Des réparations en 1800 ajoutent deux précisions sur la composition : on trouvait une Vierge au pied de la croix, et des soldats se partageant la tunique du Christ.

La Passion au-dessus de l’autel répondait au retable du sacrifice d’Abraham. En effet, une lecture typologique de la Bible permet de voir dans les épisodes de l’Ancien Testament des préfigurations du Nouveau : le sacrifice consenti par Abraham de son fils Isaac préfigure celui du Christ sur la croix, lui-même renouvelé, selon la théologie catholique, par chaque célébration de l’Eucharistie.

À partir des indications, on a cherché à replacer dans la baie des exemples de crucifixions conservés dans des édifices voisins ou contemporains, pour donner l’idée de l’éventuel effet lumineux de la chapelle du XVIe au XVIIIe siècle. Le photomontage présente ainsi la chapelle avec la baie d’axe de Champigny-sur-Veude (Indre-et-Loire).

La baie d’axe de Montrésor (Indre-et-Loire) est sans doute plus proche de celle d’Écouen. Elle est formée d’une Crucifixion, surmontant deux registres de scènes de la Passion. D’après la taille de la baie d’axe d’Écouen (11 m) et les proportions du dessin de Percier, on peut supposer l’existence de trois, voire quatre, registres de scènes.

Y avait-il un lien entre la Passion de la baie d’axe et le tableau de la Cène sur le mur de la chapelle ? Les connaissances actuelles ne permettent pas de l’affirmer.

GdR

Voir aussi :
Saint Jean l’Évangéliste et les fils du Connétable
Sainte Agathe et les filles du Connétable

Analogies :
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