Les lambris

Tout le tour de la chapelle d’Écouen est doté au XVIe siècle d’un lambris de hauteur composé d’un soubassement, un registre principal avec des panneaux marquetés et une corniche. Il est doté de bancs. Ce lambris, restauré et modifié pour s’adapter à son nouvel emplacement, a été remonté à Chantilly, après de multiples péripéties. Démonté d’Écouen à la Révolution, il séjourne au Conservatoire des Arts et Métiers, dirigé par Molard, jusqu’en 1820, puis est mis à la disposition de la fabrique de Saint-Nicolas-des-Champs. En 1824, le duc de Bourbon récupère les boiseries, qui sont conservées à l’hôtel de Lassay, puis réinstallées à Chantilly par Honoré Daumet. C’est le menuisier Drouard qui les adapte à leur nouvelle destination et remplace les panneaux manquants.

Le registre principal est scandé par des pilastres d’ordre dorique, le plus employé dans la chapelle. Ici, les pilastres sont cependant anormalement étirés et surmontés par un entablement libre composé de trois bandes. La corniche est supportée par de volumineuses consoles qui peuvent rappeler un modèle de modillon présenté dans la traduction de Vitruve de Jean Martin, illustré par Jean Goujon en 1547. Le dessin de Goujon copie un prototype présenté dans le traité espagnol de Sagredo sur les ordres. Cependant, le dessin semble avoir été retourné à Écouen (les consoles sont plus hautes que larges, alors qu’elles sont plus larges que hautes dans le modèle dessiné). L’emblématique d’Henri II (deux C entrelacés avec le H) confirme la date de 1548 inscrite sur l’un des panneaux.

La restitution proposée a agrandi le lambris par rapport à Chantilly : plusieurs panneaux décoratifs, identiques à ceux préexistants, ont été ajoutés, pour permettre une lecture logique, et la plus probable, de l’ensemble.

gFl – GdR

Voir aussi :
Les douze apôtres

Analogies :
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