Prie-Dieu de Gaillon

Atelier normand, 1507-1510 ; bois ; L. : 270 cm, l. 108 cm
Écouen, musée national de la Renaissance, E. Cl. 19801

Les deux éléments de prie-dieu font partie d’un rang de stalles de chœur à quatre niches correspondant à quatre places. Chacune des niches est décorée d’un vase surmonté d’un mascaron, qu’entourent des rinceaux. La partie supérieure de la niche, concave, possède un cintre surbaissé décoré d’une coquille. Les niches sont séparées par un pilier plat à décor de rinceaux et mascarons surmonté par un chapiteau. Une frise à décor de mascarons, de coupes et de rinceaux court à la bordure supérieure. Ce vocabulaire caractéristique du nouveau langage apparu en Italie arrive ainsi en France par l’intermédiaire de riches commanditaires tels que le cardinal Georges Ier d’Amboise (1460-1510), dont le mécénat est le creuset de la première Renaissance française.

Il transforme son château de Gaillon en un véritable palais résidentiel qui devient un foyer d’artistes italiens et français, tels que Pacherot, Mercogliano, Michel Colombe ou Colin Biart. La chapelle du château avait reçu un mobilier liturgique particulièrement important et riche, commencé du vivant du cardinal d’Amboise et achevé après sa mort. Une clôture finement sculptée de motifs flamboyants et Renaissance séparait le chœur du reste de l’espace. Dans le chœur, outre l’autel orné du relief de Michel Colombe, se trouvaient des stalles disposées en deux rangées comprenant chacune six ou sept sièges. L’attribution des boiseries n’est pas aisée. Qu’elles soient dues au menuisier principal du château, Nicolas Castille (documenté entre 1503 et 1521) ou aux artisans rouennais actifs autour de lui, ces boiseries et tout le chantier témoigne du dynamisme du foyer normand au début du XVIe siècle.

À la Révolution, les stalles sont récupérées par Alexandre Lenoir qui les dépose au musée des Monuments français, puis à Saint-Denis où elles sont largement modifiées par l’architecte François Debret. D’autres éléments des stalles sont conservés à Écouen, notamment les dorsaux relatifs à la vie de Saint Georges.

GdR - MB

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