L’Adoration des bergers

France, 1er quart du XVIe siècle ; huile sur toile ; L. : 116 cm, l. : 99,4 cm
Paris, musée du Louvre, INV4988

Dans une architecture fantaisiste et élancée d’église en ruine, où les volumes encore gothiques sont articulés par des supports faisant référence à l’antique, le peintre a placé la Vierge et saint Joseph, prosternés devant l’Enfant-Jésus nouveau-né, environnés d’anges. Depuis la gauche, des bergers arrivent pour l’adorer.

Cette représentation de l’Adoration des bergers est très singulière dans la peinture française du XVIe siècle. La gravure d’une Nativité, portant le monogramme IG, traditionnellement identifié comme celui de Jean I de Gourmont, et le nom de la ville de Lyon, a poussé Pierre-Jean Mariette, dès le XVIIIe siècle, à attribuer ce tableau à ce maître et à le dater entre 1522 et 1526, pendant son séjour lyonnais. L’estampe, quoiqu’étant une représentation circulaire, possède en effet des liens frappants avec la toile du musée du Louvre : mêmes architectures, mêmes colonnes tronquées, mêmes positions de la Vierge, de l’Enfant et des deux anges voletant autour d’eux. En réalité, Jean de Gourmont a exercé l’activité d’imprimeur à Paris dès 1506 et jusqu’à 1522. Il n’y a aucune trace vérifiée de son passage à Lyon après cette date, et il semble même qu’il soit mort autour de 1523. Il n’est pas connu comme peintre, et l’attribution habituelle doit donc être remise en cause. On ne connaît pas le lien réel entre la gravure et la peinture, et l’on ne peut affirmer laquelle a pu influencer l’autre.

On a rapproché cette œuvre des compositions d’Antoine Caron et de Jean Cousin le Fils, notamment à cause de la multiplication des angelots aux poses compliquées, ainsi qu’à l’allongement des figures des bergers.

Ce tableau est attesté dans la chapelle d’Écouen, au moins au XVIIIe siècle, par Pierre-Jean Mariette, et figure dans les inventaires des saisies révolutionnaires, qui l’attribuent au Louvre.

GdR

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