L’architecture de la chapelle d’Écouen

L’interprétation de la chapelle d’Écouen, comme celle de tout le château, est compliquée par l’absence de sources écrites. On ne connaît pas précisément les artistes qui y ont travaillé, sinon en comparant avec des œuvres de la même époque. Pour pallier le manque de sources et établir une chronologie, on doit se baser sur l’observation de la construction : le style des éléments et les dates inscrites sur l’édifice. Ainsi relève-t-on pour la chapelle celles de 1544 (sur les vitraux), de 1545 (sur le revers d’un cartouche du garde-corps de la tribune) et de 1548 (sur un lambris remonté à Chantilly).

Le début de la reconstruction d’Écouen est situé vers 1538, quand Anne de Montmorency devient connétable, les travaux commençant par les côtés ouest et sud. L’architecte reste inconnu : il est connaisseur du gothique et maîtrise les nouveautés de l’architecture française du Val-de-Loire et de l’Île-de-France. Il construit le gros œuvre de la chapelle (pavillon sud-est), en particulier la voûte à nervures.

À côté de cet architecte, et peut-être en même temps que lui, figure Jean Goujon, arrivé à Écouen entre 1542 et 1544, qui porte jusqu’en 1547 le titre d’« architecte du connétable ». Il participe, par des dessins ou des réalisations, au décor de la chapelle. Goujon connaît les nouveautés de l’architecture tournée vers la tradition antique, illustre le traité antique de Vitruve et maîtrise les savoirs de Sebastiano Serlio, auteur d’une théorie de l’emploi des ordres et d’un répertoire de modèles tirés des monuments romains. C’est à ce moment que le décor en bois de la chapelle est mis en place, portant sans doute sa marque.

Entre 1550 et 1552, arrive Jean Bullant. Bon connaisseur de l’Antiquité qu’il a appréciée directement à Rome, il possède un vocabulaire plus archéologique et un goût prononcé pour les moulures très ornées de motifs abstraits. Il intervient sur le chantier tout juste achevé, y compris la chapelle, en particulier l’autel.

La restitution chronologique n’exclut pas les questions sur l’identité des sculpteurs, menuisiers, maîtres verriers voire donneurs de dessins dont le rôle a pu être important dans l’élaboration du décor ; de même sur les rapports existant entre les différents architectes et les étapes du programme.

gFl - GdR

Voir aussi :
Histoire de la chapelle d’Écouen

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