Ceinture de la grande châsse de la Sainte-Chapelle

1524 ; bois peint et doré ; h. : 101,5 cm, L. : 222 cm, l. : 131,5 cm
Écouen, musée national de la Renaissance, E.CL. 19790

L’œuvre placée au niveau de l’autel dans la chapelle du musée est un quadrilatère formé de quatre panneaux de bois sculpté : chaque face est ornée de niches surmontées d’un motif de coquille et séparées par deux colonnettes en double balustre. Elles contiennent des scènes exécutées en bas-reliefs peints et dorés, certaines très mutilées. Sur un des grands côtés se trouvent l’Ecce Homo, la Montée au calvaire, la Crucifixion, et saint Louis ; sur le retour, la Mise au tombeau et la Pentecôte ; sur l’autre côté, le Jardin des oliviers, la Flagellation, le Christ aux outrages et le Christ devant Pilate ; sur le second retour, le Lavement des pieds et la Descente aux limbes. Les niches, reposant sur un entablement, sont surmontées d’une corniche ornée de rinceaux en léger relief. L’ensemble a été transformé en table par l’adjonction d’un plateau moderne.

Ces quatre éléments constituaient à l’origine la ceinture placée autour du socle de la grande châsse des reliques de la Passion, sur la tribune du chœur de l’église haute de la Sainte-Chapelle, ajoutée en 1524. Récupérée après la Révolution par Alexandre Lenoir pour son musée des Monuments français, elle sert dans la salle du XIVe siècle pour supporter les gisants de Charles V et Jeanne de Bourbon, comme en témoigne la gravure de Laurent Guyot (Musée des Monuments français, tome 32, planche 70). Elle est transférée à Saint-Denis où elle perd son identité avant d’échouer au musée de Cluny en 1913.

Le foisonnement décoratif et les niches conquiliformes sont exemplaires du mobilier Renaissance. La ceinture a gardé sa peinture intacte, rendant compte de la riche polychromie habituelle à cette époque. La séparation des surfaces en niches caractérise aussi la première Renaissance française, comme dans les boiseries du château de Gaillon, même si ce style semble provenir de l’architecture funéraire italienne.

GdR

Voir aussi :
Prie-Dieu de Gaillon

Analogies :
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