La Vierge à l’Enfant

Davide Ghirlandaio (1452-1525)
Florence, 1496 ; mosaïque ; L. : 130 cm, l. 80,7 cm
Écouen, musée national de la Renaissance, E.CL. 1536

À la fin du XVe siècle, il existe un véritable engouement de la ville de Florence pour la mosaïque, considérée comme exemplaire de l’Antiquité. Profitant des modèles stylistiques mis au point par son frère Domenico (1449-1494), Davide Ghirlandaio (1552-1525) exécute en 1491 une Annonciation pour la cathédrale de Florence et reçoit des commandes pour les cathédrales de Sienne et d’Orvieto. L’atelier de Baldovietti est aussi très actif.

C’est la République de Florence qui offre cette mosaïque de la Vierge à l’Enfant à Jean de Ganay, devenu président du parlement de Paris en 1490 puis chancelier de France de 1507 à 1512, année de sa mort. Elle ornait sa chapelle funéraire dans l’église Saint-Merri à Paris. La longue inscription (Dominus Johannes de Ganay presidens parisiensis p[arlamenti] attulit de Italia parisium hoc opus mosaicum), sans doute rajoutée par l’artiste lui-même, précise que Jean de Ganay a rapporté cette œuvre d’Italie : elle est en effet réalisée lors de son passage en Italie, pendant le voyage de Charles VIII vers Naples, même si elle lui est offerte quelques années plus tard. Elle était autrefois complétée de la mention Opus magistri Davidi Florentini MCCCCLXXXXVI (œuvre de maître David de Florence, 1496).

Deux anges s’inclinent de part et d’autre de la Vierge, qui porte l’Enfant sur ses genoux. Nimbée, elle est assise sur un trône qui structure fortement la composition, orné à l’instar de l’abside d’une église avec une demi-coupole en forme de coquille. L’effet pyramidal ainsi créé est tempéré par l’introduction symétrique de fleurs et d’arbres. Reprenant et simplifiant les schémas habituels des tableaux de Domenico Ghirlandaio, cette œuvre témoigne de l’intérêt des Français pour l’art italien dès les dernières années du XVe siècle.

GdR

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