La chapelle des cœurs des Condé

La chapelle circulaire qui se trouve derrière l’autel abrite le monument des cœurs de Condé, issu d’une recomposition opérée en 1885 à l’initiative du duc d’Aumale. Les six figures et les bas-reliefs de bronze sont l’œuvre de Jacques Sarazin (1588-1660), l’un des plus importants sculpteurs français du milieu du XVIIe siècle, qui avait été formé à Rome. Ces éléments faisaient partie, à l’origine, du monument de cœur d’Henri II de Bourbon-Condé commandé par son fils, le Grand Condé, et placé dans l’église jésuite Saint-Paul-Saint-Louis à Paris.

Les six figures, qui ont fait l’objet d’un marché en 1648, représentent, de gauche à droite, des allégories de la Justice, munie d’une épée et d’une balance, la Religion, accompagnée d’un putto et d’une cigogne, la Prudence, sous les traits de Minerve, la Piété, aux mains croisées sur la poitrine et deux enfants présentant bouclier et épitaphe. Leur style, fait d’une monumentalité classique, annonce la grande sculpture versaillaise de la seconde moitié du XVIIe siècle.

Les bas-reliefs attendent la fin de la Fronde, en 1659, pour être fondus. Ils représentent les quatre Triomphes de Pétrarque : celui de la Mort, du Temps, de la Renommée et de l’Éternité. Les plus petits figurent d’autres processions réalisées par Pierre Sarazin et Pierre Legros après la mort de Jacques Sarazin en 1660.

Le monument funéraire parisien est sauvé des destructions révolutionnaires par Alexandre Lenoir, fondateur du musée des Monuments français, qui le rend aux Condé en 1816. Le duc d’Aumale l’installe plus tard dans la chapelle de Chantilly ; sa forme originelle, rectangulaire, est ainsi adaptée à l’abside circulaire. En son centre est placée une urne renfermant les cœurs de plusieurs princes de Condé, cachés durant la Révolution, puis placés dans l’église de Chantilly, ainsi que celui du fils aîné du duc d’Aumale, Louis d’Orléans, qui relève le titre de prince de Condé et qui meurt à l’âge vingt et un ans à Sydney, en 1866.

MD

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