La voûte de la chapelle d’Écouen

La voûte de la chapelle, dans ce château où Anne de Montmorency fait venir les artistes les plus modernes, témoigne du maintien des solutions gothiques dans l’architecture religieuse de la Renaissance. L’alliance de la voûte d’ogives et des voûtains très plats et rectangulaires au centre et dans les angles, loin d’être un archaïsme, caractérise les évolutions des années 1540.

Le décor peint de la voûte est, selon l’habitude des chapelles seigneuriales, entièrement profane, et consacré à l’emblématique du Connétable. Au centre sont placées ses armoiries, « d’or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d’azur », et celles de son épouse, Madeleine de Savoie, mi-parties Savoie-Montmorency. Suite à une restauration du siècle dernier, les armoiries de Madeleine de Savoie ont été inversées. Dans les quatre voûtains rectangulaires des angles, on trouve le chiffre d’Anne (les initiales A et M liées et traversées par l’épée de connétable), ses emblèmes (les alérions d’azur) et la couronne de baron ; dans les huit voûtains triangulaires, les symboles de sa charge de connétable (l’épée (seule ou en dextrochère) et le baudrier). Dans les quatre derniers voûtains, cantonnant les armes du maître des lieux, l’emblématique du Connétable est alliée à celle du Roi. En effet, le château d’Écouen, résidence du Connétable, a vocation à recevoir le souverain, et l’aile nord lui est consacrée. Dans des cartouches à motifs de cuirs découpés, ornement typique de la Renaissance, se répondent d’un côté le mot (Aplanos : « sans dévier ») et la sentence (Fidus et verax in justitia judicat et pugnat : « celui qui fiable et véridique dans la justice juge et combat » ) du Connétable, et de l’autre côté, la salamandre de François I^er et les croissants de Henri II, ajoutés dans un second temps. Ce décor s’étend sur la voûte de la sacristie.

Les clés de voûte elles-mêmes sont très ornées : sur les deux du centre, on retrouve les armes d’Anne de Montmorency et de sa femme, tandis que les autres sont finement sculptées de motifs végétaux, visibles aussi sur les consoles.

GdR

Voir aussi :
Saint Ambroise, père de l’Église
Saint Augustin, père de l’Église
Saint Grégoire, père de l’Église
Saint Jérôme, père de l’Église