Retable de la Passion du Christ, dit Retable de Villefranche

Pays-Bas espagnols (?), 1549 ; verre peint, bois doré ; L. 260 cm, l. : 105 cm
Écouen, musée national de la Renaissance, E.CL. 10792

Le retable se trouvait au XIXe siècle dans la chartreuse de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), acquis en 1881. Il est composé de six plaques de verre provenant peut-être de Venise à l’exception de la première et de la dernière, restitutions modernes. Il porte la date de 1549.

Les plaques peintes sous verre illustrent divers épisodes de la Passion du Christ, placés dans six panneaux en bois de chêne doré. Chacun d’eux forme un cadre comparable aux encadrements de portes contemporaines en gothique flamboyant. Ils sont reliés entre eux par des pilastres sculptés terminés par des pinacles à coussinets. Les verres sont découpés à leur forme, non interchangeables.

Ce retable est l’un des rares exemples, dans les collections françaises, de peinture à froid appliquée au dos du verre : la technique est radicalement différente de celle employée pour une peinture traditionnelle : les détails sont d’abord tracés à l’or (cheveux, broderies des vêtements, auréoles), puis le dessin est posé à l’encre ; ensuite vient la peinture à l’huile pour les objets et les personnages, et enfin le fond. On y trouve des pigments d’azurite, de malachite, de vermillon, de laque rouge, de blanc de plomb et des terres. La feuille d’argent, pour certains objets, a perdu sa brillance d’origine.

Les différents épisodes représentent Jésus devant Caïphe, le Couronnement d’épines, le Portement de croix. Le premier et le dernier, plus tardifs, évoquent l’Adoration des mages et la Mise au tombeau.

La Descente de croix est tirée d’une gravure de Marcantonio Raimondi (1480-1530) d’après Raphaël. L’hypothèse d’une création par un atelier des Pays-Bas espagnols n’est pas négligeable.

GdR

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