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plat verre

La Naissance de Bacchus

Spécialité vénitienne, l’art du verre est l’un des plus fragiles témoignages des arts précieux à la Renaissance. La préciosité de ce matériau a parfois été amplifiée par l’ajout d’un décor peint à froid au revers de l’objet. Cette représentation de la Naissance de Bacchus témoigne de ce procédé particulièrement délicat, nécessitant d’inverser les étapes de l’élaboration de la peinture. La protection offerte par le verre à la couche picturale confère également aux couleurs un aspect brillant, proche du lustre des majoliques italiennes.


Souvent utilisée pour décorer des pièces d’apparat sans vocation utilitaire, la technique de la peinture sous verre a également été employée pour la fabrication de plaques enchâssées dans des retables. Les décors de ces oeuvres sont rarement des créations à part entière, beaucoup s’inspirant des gravures d’Albrecht Dürer ou de Marcantonio Raimondi. La Naissance de Bacchus copie ainsi une estampe tirée de la série des Amours des dieux de Giulio Bonasone.


Malgré la suprématie vénitienne dans l’art de la peinture sous verre, il est également très probable que d’autres centres aient produit des pièces de ce type. Les ateliers du Tyrol, bénéficiant des compétences d’artistes formés en Italie, sont à l’origine de productions de grande qualité, parfois difficiles à distinguer des pièces de Venise.


Les peintures sous verre, particulièrement rares dans les collections publiques françaises, sont bien représentées au musée national de la Renaissance : le retable originaire de Villefranche-de-Rouergue, orné de plaques de verre décorées de scènes de la Passion du Christ, témoigne également de l’utilisation de cette technique pour l’exécution de plaques à destination religieuse.