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Mobilier

Dressoir de Joinville

Ce meuble provient du château de Joinville (Champagne), propriété de Claude de Guise, frère du duc de Lorraine (1496-1550). Ce dernier, compagnon d’armes de François Ier accède à la charge de gouverneur de Champagne en 1524, date inscrite sur le meuble. Claude de Guise a sans doute commandé un riche ensemble mobilier correspondant à son nouveau rang. Au XVIe siècle, le dressoir est recouvert d’un tissu, placé à côté du buffet, près de la table de banquet. Sa fonction est proche de celle du buffet d’apparat : il s’agit de deux meubles ostentatoires liés aux obligations sociales de l’hôte qui doit exhiber ses richesses et faire honneur à ses invités. Le buffet comme la credenza italienne (le terme de crédence n’apparaît en France qu’au XIXe siècle) est un assemblage de tablettes disposées en gradins et recouvertes d’une étoffe de grande qualité généralement blanche, destiné à présenter un ensemble de pièces d’apparat ou un service. Si le buffet et la table de banquet étaient de simples œuvres de menuiserie éphémères, le dressoir est plus pérenne et, doté de portes, il demeure dans la grande salle ou dans la chambre une fois le repas achevé. Le mot dressoir désigne donc un meuble élaboré et sculpté sur lequel on pose des gradins pour présenter la vaisselle d’apparat de façon permanente. Le corps principal du meuble pourvu d’étagères et de portes permet de ranger cette vaisselle précieuse. Le dressoir de Joinville est parvenu jusqu’à nous sans ses gradins retirés lors de restaurations ultérieures. Le piétement orné de motifs à plis de serviettes est vraisemblablement une réalisation du XIXe siècle. En revanche, la partie supérieure ornée de rinceaux végétaux et de médaillons à profil est caractéristique de la « première Renaissance française » qui intègre progressivement les motifs décoratifs à l'antique dans tous les domaines de l’art.