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Arts du métal

Nef dite " de Charles Quint ", automate, Allemagne.

Nef-automate dite " de Charles Quint "Anonyme, mais généralement attribuée à Hans SchlottheimLaiton doré, fer, émail Allemagne Fin du XVIe siècle H. 1 m L. 70 cm ECL 2739

La nef d'Écouen est contemporaine et presque jumelle de deux autres nefs, l'une qui semble avoir appartenu à la Kunstkammer de l'Électeur de Saxe à Dresde où elle est citée dans un inventaire vers 1587 et qui se trouve aujourd'hui conservée au British Museum de Londres, l'autre qui fait partie du Trésor de Vienne. Aucune des trois ne porte de signature d'un horloger, mais toutes sont généralement attribuées à Hans Schlottheim. Né entre 1544 et 1547, Schlottheim, également appelé Schlotthammer, est le fils d'un horloger de Saxe. À 20 ans il est compagnon d'un atelier d'horlogerie à Augsbourg où il s'établira comme maître-horloger en 1576. Il va devenir l'horloger des princes, s'absentant pour séjourner à la cour impériale de Prague (dès l'année qui suit son accession au trône en 1576, Rodolphe II lui a passé commande d'une horloge), reçu chez les Princes-Électeur de Saxe, réalisant vers 1582 un automate aux trompettes pour le duc de Bavière Guillaume V. Il est extrêmement malaisé de retracer l'itinéraire de la nef possédée par le Musée d'Écouen. On sait qu'elle a été achetée par Edmond Du Sommerard pour le Musée de Cluny en 1857. On prétend qu'elle a été rapportée de l'Inde, sans que cette assertion soit vérifiable. Il est fort possible par contre qu'elle ait été une commande impériale en vue d'enrichir le tribut annuel adressé au sultan ottoman, depuis la signature de la paix de Karlowitz, en 1699, avec Soliman le Magnifique. La sublime Porte, en effet, se montre très friande d'" automates à figures ", et l'on trouve parfois un croissant de lune intégré à la composition sortie des ateliers d'Augsbourg pour parfaire le cadeau diplomatique, hommage de l'Empire.