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François Ier à cheval, Jean Clouet (attr.) vers 1530
© François Ier à cheval, Jean Clouet (attr.) vers 1530 © Grand Palais Rmn (musée du Louvre) / M. Urtado

À cheval : le portrait équestre dans la France de la Renaissance

Certains jours jusqu’au 27 janvier 2025
09:30 - 18:00

Présentée dans l’appartement de la reine Catherine de Médicis du musée national de la Renaissance au château d’Ecouen, l’exposition intitulée « À cheval : Le portrait équestre dans la France de la Renaissance », met en lumière la symbolique forte et les profondes transformations de la figure équestre au cours de la Renaissance.
Cette exposition réunit plus de 160 d’œuvres provenant d’institutions prestigieuses étrangères et françaises : Windsor – The Royal collection, le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, musée national du château de Pau, les Archives nationales, le musée de l’Armée, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, le musée Carnavalet…  

 

Le portrait équestre, un symbole du pouvoir

Dans la culture occidentale, la figure du cavalier incarne l’ambition du pouvoir. Durant la Renaissance, les grands personnages de la cour de France ont particulièrement recours à ce thème et les artistes à leur service œuvrent à créer des mises en scènes inédites. Issue de la tradition médiévale, le portrait à cheval sur le champ de bataille ou en tournoi reste intrinsèquement lié à la chevalerie. L’image équestre, en particulier sur les sceaux, est profondément associée au pouvoir noble, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

 

Le renouvellement de la figure équestre

Sous le règne de Charles VIII, les Guerres d’Italie assurent un regain d’intérêt à ce thème. Mais ces guerres sont aussi l’occasion de découvrir un nouveau langage, fondé à la fois sur les grands modèles antiques et sur les inventions littéraires italiennes. Les nouvelles images montrent un personnage sur un cheval majestueux et au pas, à rebours de la fougue chevaleresque, ou bien sur un char. Le portrait réaliste se mêle avec des allégories ou avec le souvenir des empereurs romains du passé. Les grandes fêtes et les entrées royales, où la parade à cheval joue un grand rôle, participent aussi au renouvellement de la mise en scène équestre en peinture et en sculpture.

 

Une représentation du pouvoir démultipliée

La France développe aussi des expériences spécifiques. Durant les Guerres de Religion, la représentation presque journalistique des événements contribue à un nouveau type de portrait à cheval. Le peintre Jean Clouet crée pour François Ier une image appelée à devenir un véritable modèle : le cheval et son cavalier sont de profil, mais le souverain tourne la tête de trois quarts. La monture, au passage, est richement caparaçonnée et le roi en armure. Cette représentation est ensuite reprise par tous les rois Valois et par les Bourbons. Elle est même déclinée pour de grands personnages de la noblesse du temps d’Henri IV et elle fait l’objet d’une variante à l’antique à partir du règne de Charles IX.
Sous le règne d’Henri IV, le portrait équestre est démultiplié par le biais de l’estampe : tout en continuant à employer la mise en scène des Valois, les artistes au service des Premiers Bourbons inventent des formules poses inédites : le roi sur le cheval dressé, le roi à la chasse ou encore le cavalier enfant, lorsque le jeune Louis XIII, âgé de seulement neuf ans, monte sur le trône.

 

La statue équestre

Les ambitions de la Renaissance en matière d’image équestre culminent autour de la question de la statue équestre, dont il ne reste malheureusement presqu’aucun exemple en France. Fragments, écrits et dessins, permettent néanmoins d’en saisir l’histoire. C’est tout d’abord une quête de forme qui oscille entre le modèle impérial antique et la figure du cheval dressé expérimentée par Léonard de Vinci. C’est aussi une nouvelle mise en contexte de la statue équestre.
Si elle figure aux portes des villes ou des palais ou dans les décors de fête et les entrées royales, elle vient aussi couronner les tombeaux et elle investit tardivement l’espace public, comme la pointe du Pont-Neuf à Paris, ouvrant la voie au grand concept de « place royale », écrin de la statue équestre du souverain, que le XVIIe siècle fera triompher.


Commissariat de l’exposition :
Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine au musée national de la Renaissance au château d’Ecouen

 

Autour de l'exposition

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