Aller au contenu principal

LA RENAISSANCE EN CROATIE

du 8 avril au 12 juillet 2004 Aperçu de la Renaissance en Croatie Oeuvres exposées Animations culturelles autour de l'exposition Informations pratiques Confrontées à la pression musulmane, les élites humanistes de la côte adriatique manifestent leur sentiment d'appartenance à la culture occidentale en développant des échanges artistiques avec les grands foyers de création voisins, important parmi les premiers le style Renaissance hors d'Italie. L'exposition témoigne de la diversité de cette influence en présentant des oeuvres touchant à l'architecture, la sculpture, la peinture, tout comme au dessin ou à l'orfèvrerie. Jean Duknovic, Putto Dès le milieu du XVe siècle, la Dalmatie et plus encore Dubrovnik accueillent des artistes florentins comme le bronzier Michelozzo di Bartolomeo. Dans le même temps, les artistes locaux les plus représentatifs font leurs classes dans les centres de création italiens avant de revenir chez eux : Georges le Dalmate reprend les travaux de la cathédrale de Sibenik en 1441, à son retour de Venise ; formé en Toscane, Nicolas le Florentin réalise la première oeuvre architecturale de la Haute-Renaissance hors d'Italie, la chapelle du bienheureux Jean de la cathédrale de Trogir (1468-1482); Georges Culinovic ouvre un atelier de peinture à Sibenik en 1463 après avoir fréquenté l'atelier padouan du grand maître Squarcione ; le sculpteur Jean Duknovic travaille à Fiesole, à Rome et dans le Latium, où il se rend célèbre sous le nom de Giovanni Dalmati, avant de regagner sa ville natale de Trogir à la fin du siècle. Lotto, Portrait de Thomas Nigris Pour ce qui est de la peinture, des tableaux sont directement acheminés d'Italie, certains commanditaires n'hésitant pas à s'adresser aux plus grands artistes vénitien. Le tableau de botteghe fait l'unanimité comme l'extraordinaire polyptyque de Carpaccio, daté de 1496, à Zadar. En 1527, l'évêque Thomas Nigris de Split s'adresse à Lotto pour qu'il fasse son portrait. Les Ragusains commandent trois tableaux au Titien et le Tintoret représente le poète humaniste de Hvar Pierre Hektorovic, donateur de l'oeuvre, dans une mise au tombeau (entre 1571 et 1579). Seule Dubrovnik offre véritablement des possibilités aux peintres locaux comme Nicolas Bozidarevic dont l'exposition présente deux triptyques. Laurana, Buste de femme Enfin, certains artistes nés et formés en Croatie connaissent la renommée loin de chez eux. C'est le cas du sculpteur Francesco Laurana qui parcourt tout le pourtour de la Méditerranée occidentale (Naples, Provence, Sicile) ou du miniaturiste Giulio Clovio, surnommé par Vasari le "nouveau et petit Michel-Ange", que l'on retrouve à Venise, Rome, Budapest, Mantoue, Florence... Quant au peintre et graveur Schiavone, né à Zadar, il fait toute sa carrière à Venise. N. Bozidarevic, La Vierge et l'Enfant Férus d'humanisme, les riches propriétaires de Dubrovnik se font construire en ville des palais et, au bord de la mer, de splendides résidences de villégiatures en union avec la nature: les célèbres "villas ragusaines", semblables à une Arcadie rêvée. Mais, au début du XVIe siècle, la multiplication des raids ottomans incite l'Etat à privilégier des entreprises de construction défensive pour protéger ses terres. Le gouvernement vénitien envoie Michele Sanmicheli à Zadar pour édifier la "Porta Terraferma" (1537-1543). Son neveu, Gian Girolamo Sanmicheli, bâtit le fort Saint-Nicolas (1540-1544) sur le canal de Sibenik. A partir de 1579, Martin Gambon, originaire d'Italie du Nord lui aussi, dirige la construction de l'impressionnante forteresse de Karlovac. A côté de ces fortifications de plan carré, rectangulaire, triangulaire ou polygonal à bastions d'angle reliés par des tranchées, le château fortifié de Veliki Tabor n'a pas une fonction uniquement défensive avec ses tours ventrues semi-circulaires et sa cour typiquement Renaissance, complétée par des arcades à colonnes toscanes.