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Représentation théâtrale

Cléopâtre captive

Samedi 17 Novembre 2018 à 17h30
Musée national de la Renaissance - Château d'écouen

Le samedi 17 novembre 2018 à 17h30 dans la Grande salle de la Reine, la compagnie Oghma met en scène la célèbre Cléopâtre captive d'Etienne Jodelle.

Une seconde représentation aura lieu à la Bibliothèque nationale de France dans le cadre d'une journée d'étude, le jeudi 22 novembre 2018.

 

 

Alexandrie, après la mort de Marc-Antoine défait par Octavien (le futur empereur Auguste). L’Ombre d’Antoine vient rendre visite à Cléopâtre pour la pousser à la mort afin d’empêcher qu’elle ne soit traînée à Rome captive et pour que les deux amants soient réunis.


La représentation de Cléopâtre captive devant le roi Henri II à Paris en février 1553 est l’un des grands événements littéraires du XVIe siècle français. Paris est alors une fête: on commémore simultanément les récentes victoires militaires royales et les noces de Diane, fille naturelle du roi, avec Horace Farnèse.
Un jeune homme de vingt ans propose de s'associer à ces célébrations en faisant jouer ni plus ni moins que la première tragédie profane française: Cléopâtre captive. Jodelle est salué comme le restaurateur du théâtre antique en France et de jeunes poètes parisiens offrent au tragédien un banquet s’achevant comme au temps des Grecs par le don d’un bouc peinturluré d’or.
Cléopâtre introduit en français un nouveau langage dramatique: vers alexandrins, oubliés depuis le XIIe siècle, alternance entre les parties dialoguées et parties chantées par un choeur, stichomythies…


On assiste à la montée d'un absolutisme sanglant, à la naissance d'un roi qui va régner sans l'avis de ses conseillers — un questionnement et une peur essentielle dans un XVIe siècle qui ne connaît pas encore le pouvoir absolu des Bourbons. Comme la plupart de ses contemporains, Jodelle condamne l'orgueil d'un homme oeuvrant pour son propre bien et non celui du peuple, en nous montrant sa chute: si la pièce s’ouvre sur le triomphe de l’Empereur et la défaite de Cléopâtre, elle s’achève sur l’inverse: l'orgueil d'Octave l'aura aveuglé.


A travers deux mondes qui s'affrontent dans une Antiquité fantasmée, grâce aux codes de l'étiquette et de la symbolique renaissantes, nous traçons également des rappels avec le conflit qui a déchiré tout le XVIe siècle, la persécution sanglante par les Catholiques des Protestants, dont le pouvoir s'est rendu complice jusqu'à l'Edit de Nantes pacificateur.


Le travail et les recherches de la Compagnie Oghma se concentrent depuis dix ans sur les codes et pratiques du théâtre baroque. Cléopâtre proposait un nouveau défi: revenir à l'origine même de ces codes, lorsqu'ils n'en étaient pas encore: ré-inventer le théâtre humaniste (de même qu'Etienne Jodelle ré-invente la tragédie antique) en partant de ce qu'il a engendré et en s'inspirant de l'iconographie des années 1550, des traités de rhétorique et de poétique contemporains de Jodelle et des vers mesurés à l'antique de Jean-Antoine de Baïf, qui permettent notamment de re-créer une proposition musicale pour accompagner les passages de choeurs.


Représenter aujourd’hui Cléopâtre, ce n’est donc pas exhumer l’origine de la dramaturgie baroque: c’est en révéler une jeunesse fougueuse qui aurait pu ouvrir une autre histoire et qui a aujourd’hui encore bien des choses à nous dire.

Une production de la Compagnie Oghma, en co-production avec la BnF et le Musée national de la Renaissance à Ecouen. Créé le 23 juillet 2018 au château de Losse, Thonac (24). Avec le soutien du Conseil départemental de la Dordogne, de la Fondation Agir en Périgord Charente, Fondation d'entreprise du Crédit Agricole, des communes d'Auriac-du-Périgord et de Thonac et du Château de Losse.

 

Pour plus d'informations, vous pouvez télécharger le dossier pédagogique :

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Avec Julia de Gasquet (Cléopâtre), Ulysse Robin (Octavien), Manuel Weber (l'Ombre d'Antoine | Séleuque), Christine Narovitch (Charmium), Florence Beillacou (Eras), Elsa Dupuy (le Coryphée), Romaric Olarte (Agrippe), Charles Di Meglio (Proculée).
Marie-Françoise Bloch: création musicale et lirone. | Olivier Halévy: assistant à la dramaturgie | Timothée Mouton: assistant de production | Lauren Allen: stage management | Ivan Kamenarović: assistant à la mise en scène | Charles Di Meglio: costumes et mise en scène.

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