La claire-voie de la sacristie

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Le mur à droite de l’autel est percé par deux grandes arcades superposées ouvrant sur des espaces annexes de la chapelle, couverts par des voûtes d’ogive. Les deux arcades sont fermées par des claires-voies en bois : celle du premier étage est toujours en place, mais a perdu ses balustres ; celle du rez-de-chaussée a été remontée à Chantilly après avoir été lourdement restaurée et agrandie latéralement. Une partie de la sculpture de cette claire-voie a disparu : les trois cadres situés sous l’entablement et qui sont vides aujourd’hui étaient autrefois occupés par des sculptures en bas-relief, peut-être ajourées, dont témoigne un dessin de Charles Percier.

Les deux claires-voies sont ornées d’ordres à l’antique plus modernes que d’autres décors de la chapelle (la partie en pierre de la tribune ou les voûtes d’ogives). L’ordre dorique en est l’élément récurrent. Au niveau de la sacristie, il repose sur de puissantes consoles à patte de lion, très originales, qui encadrent des cuirs dérivés de l’École de Fontainebleau. Le côté des consoles est délicatement ajouré. Ces consoles sont étrangères au langage architectural adopté dans le reste de la clôture et évoquent plutôt des formes utilisées dans le mobilier.

La virtuosité architecturale se lit dans l’imbrication de deux ordres : un ordre majeur, dont le chapiteau est orné de fleurs et de feuilles, et un ordre mineur, beaucoup plus simple. L’ordre majeur supporte un entablement dont la frise est ornée de triglyphes et de métopes, suivant le motif antique et selon des proportions cohérentes. Toute cette partie, quoique refaite à neuf au moment de l’installation à Chantilly, semble respecter la composition originale, comme le confirme un relevé de Charles Percier. Le petit ordre dorique est couronné non d’un entablement classique, mais d’un bandeau de grande taille, composé de champs superposés.

Le choix de ce système à deux ordres emboîtés se retrouve sur la partie en bois de la tribune. C’est dans ces éléments qu’on peut sans doute lire le plus clairement l’influence de Jean Goujon dans la chapelle.

gFl - GdR

Voir aussi :
La claire-voie de l’oratoire.

Analogies :
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