La chapelle d’Écouen au XVIIIe siècle

L’histoire de la chapelle d’Écouen n’est pas figée : entre la mort d’Anne de Montmorency en 1567 et les saisies révolutionnaires, elle a accueilli de nombreuses œuvres d’art, le plus souvent disparues des collections et qui restent des énigmes à résoudre pour les chercheurs.

À la mort d’Henri de Montmorency en 1632, le château d’Écouen passe à sa première sœur Charlotte de Montmorency, duchesse d’Angoulême, puis à la seconde, Charlotte-Marguerite, princesse de Condé et mère du Grand Condé ; en 1696 il échoit à Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé.

L’inventaire après décès de ce dernier, conservé à Chantilly (2-A-55, f° 359 sq), décrit assez sommairement l’état de la chapelle en 1740. La plupart des œuvres qu’il cite ont disparu, mais l’ensemble atteste une chapelle en service, avec deux prie-dieu, trois bancs et deux banquettes, un Christ d’ivoire, des chandeliers en bois et en fer, et de multiples ornements regroupés dans l’armoire de la sacristie.

Les tableaux sont principalement de l’École italienne, même si les identifications sont en général erronées : une sainte Conversation, une Flagellation et un saint Jean qu’il attribue à Floris, un saint Antoine d’après Annibal Carrache, un Judith et Holopherne, un saint Paul, deux Vierges, et deux marqueteries représentant la Terre sainte pour l’une et une Flagellation pour l’autre. La Cène, la Nativité, la Piéta et le retable de Pierre Reymond sont consignés aussi. Cette liste témoigne bien de la surcharge décorative des murs.

À l’entrée de la chapelle se trouvait un bénitier de porphyre porté par trois griffes en bronze, sur une colonne de marbre blanc. Cet objet n’a pas été retrouvé dans les collections françaises, même s’il apparaît dans les archives révolutionnaires, qui citent aussi un saint Jérôme, deux saintes Familles, et des colonnes de marbre noir. La commission révolutionnaire a aussi saisi un ensemble de pavement entreposé dans la chapelle, sans qu’on puisse dire s’il lui avait vraiment été destiné. Peut-être était-ce des restes de la destruction de l’aile est, en 1787.

GdR

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