L’autel

v. 1540-1550 ; marbre et pierre ; h. : 380 cm, L. : 106 cm
Chantilly, musée Condé, OA 3607

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Dans son état actuel, l’autel d’Écouen est adossé à un retable plus large, dont le centre est occupé par un bas-relief en marbre. Le revers de ce retable a été créé lors de son installation à Chantilly. Dans la chapelle d’Écouen, l’ensemble était adossé au mur sous la baie d’axe.

Même dans sa disposition d’origine, l’ouvrage ne paraît pas entièrement cohérent, et a sans doute été réalisé en deux temps. L’autel proprement dit semble avoir été surélevé d’une bande de pierre entre le sommet de la base et la table. Les deux panneaux latéraux ornés d’une table de marbre ont aussi été ajoutés a posteriori : l’autel repose en effet sur une plinthe simple, et les panneaux sur une doucine. Cette différence, aujourd’hui dissimulée par une marche, était beaucoup plus visible avant 1803, date de la publication d’une gravure de l’autel par Baltard.

La structure architecturale de l’autel n’est pas homogène : l’autel proprement dit à des fins pilastres très étirés surmontés par une simple baguette, éléments étrangers aux formes des ordres antiques, et plus proches de l’entourage de Jean Goujon. Le retable à l’arrière est au contraire l’ornement de la chapelle où triomphe la conception archéologique de l’imitation de l’Antiquité, avec un ordre dorique copié de la Basilique Aemilia de Rome. Cette partie (ailes du registre inférieur et tout le registre supérieur) ait la seule pourvue de pierres polychromes et revêt une ornementation abstraite en frise ou en série sans équivalent dans la chapelle. Ces motifs rappellent d’autres parties du château attribuées à Jean Bullant : le retable de l’autel serait la dernière intervention dans la chapelle, après 1550.

La décoration figurée en bas-relief, si elle n’est pas rare à la Renaissance, n’est sans doute pas le parti d’origine. A-t-il été question au départ d’y placer un tableau ? L’hypothèse d’une installation de la Piéta de Rosso Fiorentino (photomontage proposé par Cécile Scaillierez) en lieu et place du retable doit être écartée : il impliquerait la suppression d’une première moulure, qui est solidaire du reste du retable. Cependant, la peinture a peut-être pris place au-dessus de l’autel, avant l’ajout de la deuxième partie (photomontage).

gFl – GdR

Voir aussi :
Les sculptures de l’autel
La Piéta

Analogies :
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