Saint Georges et le dragon

Grégoire Ghérard (?)
2e quart du XVIe siècle ; huile sur bois ; L. : 92,5 cm, l. : 22 cm
Écouen, musée national de la Renaissance, dépôt du musée du Louvre, MNR28

Très proche de son pendant dans la chapelle, la Déploration du Christ mort, le Saint Georges terrassant le dragon reprend une iconographie chère au Moyen Âge et à la Renaissance, où la dévotion au saint guerrier est particulièrement répandue. Selon la Légende dorée de Jacques de Voragine, la fille du roi d’une ville menacée par le souffle d’un dragon devait être sacrifiée au monstre. Le soldat Georges la sauve de la bête en s’armant du signe de la croix et convertit ainsi les vingt mille habitants de la ville, que l’on aperçoit sur les murailles. Les remparts à l’arrière-plan fixe en effet le décor urbain, tandis que la princesse, sur le côté, conduit une brebis qui doit être sacrifiée avec elle à l’appétit du dragon.

L’auteur de la peinture pourrait être Grégoire Ghérard, établi à Tournus, originaire de Hollande et parent de l’humaniste Érasme de Rotterdam. On lui connaît une vingtaine d’œuvres : la Déploration se situerait plutôt dans ses débuts, définie dans un langage plus métallique. Celui-ci se radoucit dans le Saint Georges, qui trahit un contact avec des peintres italiens comme Filippino Lippi, Piero di Cosimo et Léonard de Vinci.

Cette œuvre montre l’attachement de l’auteur à la grisaille, qui garde un prestige important dans la peinture bourguignonne de la Renaissance.

GdR

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